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Bokoko

Athou Molimo Bongonda alias Spiritus

Bokoko (2024)
Installation Multimédia

Dans son œuvre Bokoko, Athou Molimo Bongonda, alias Spiritus, associe pratiques précoloniales et performances artistiques contemporaines. En collaboration avec des tradipraticiennes, il explore différentes méthodes traditionnelles et pratiques ancestrales : le « pemba » est une terre marron clair que l’on frotte sur le corps pour se protéger des mauvais esprits, tout en ayant des effets bénéfiques sur l’estomac et la peau. Spiritus lui-même l’utilise comme moyen d’attirer l’attention sur lui dans l’espace urbain et de faire briller son corps. « Ngola » est un pigment utilisé lors d’une cérémonie pour les mères après la naissance de leur premier enfant. La statue représente le lien avec les ancêtres. En tant que corps métamorphosé, Spiritus réinterprète ces éléments en les mettant en relation avec son histoire personnelle et se présente comme une mise en image de l’esprit des ancêtres. Pour ce faire, il utilise le style de performance urbaine qui s’est développé à Kinshasa dans les années 2000 à aujourd’hui et qui permet un contact direct entre l’artiste, son corps et le public. Dans une approche interactive, il utilise délibérément des éléments qui suscitent de fortes réactions, notamment la nudité et des éléments à connotation spirituelle.

Athou Molimo Bongonda alias Spiritus est né à Kinshasa en 1980. Pendant ses études en humanités, il fréquentera l’institut des Beaux-Arts de Kinshasa durant deux ans. Pour des raisons financières, il ne peut pas poursuivre sa formation artistique et apprend plutôt en étant autodidacte grâce à la collaboration et à l’initiation d’autres artistes comme Bebson de la Rue et Papa Mfumu’eto 1ᵉʳ. Il entame sa carrière artistique en tant que rappeur au sein de l’orchestre Ghetto Trionyx.
À cette époque, il dessine déjà, et lorsqu’il rencontre la performance contemporaine en 2007 dans le cadre des « Scénographies urbaines », il opte pour une approche transdisciplinaire. Dans le cadre du projet, il présente lui-même une performance urbaine en collaboration avec Djanga Weni, Daouda Mputu et Elu et assiste à la performance urbaine de Steven Cohen et Androa Mindre Kolo. En 2018, il fait ensuite sa première apparition en tant que performeur solo dans le cadre du festival Kinact. Depuis, il associe dans son travail le son expérimental, la performance et les installations multimédia.
Le contenu de son travail porte sur des questions sociales dans sa ville natale de Kinshasa, telles que l’inégalité et la redistribution. Esthétiquement, son travail combine des formes d’art précolonial, des performances artistiques contemporaines et des médias numériques. Survivant d’un avortement, son nom d’origine, Athou Molimo, signifie « esprit ». Il s’approprie ce nom en tant qu’artiste et donne à ses performances, ses dessins et ses expériences sonores une atmosphère mystérieuse et onirique sous le pseudonyme « Spiritus »