Singa ya libota ebenda naka mais etakanaka te
Nada Tshibwabwa
(Le lien de la famille se tire mais ca ne se coupe jamais) (2024/2025)
Serie de 13 oeuvres (huile sur toile et dessin sur papier)
Dans son travail, Nada relie les pratiques ancestrales aux pratiques sociales et les réinvente en y infusant sa propre imagination pour créer des contre-récits qui repensent les relations de pouvoir, les rêves et l’anthropomorphisme. L’exposition présente des dessins et des peintures réalisés entre 2022 et 2024. Les rêves nocturnes de l’artiste sont souvent le point de départ de ses dessins et peintures. Outre les scènes rêvées, l’artiste choisit souvent les animaux et la nature comme motifs, il y voit un lien avec le monde des ancêtres. C’est un jeu avec des motifs qui sont chargés de métaphores, souvent avec une signification spirituelle (par exemple, la chouette, oiseau nocturne est un signe de malheur, le coq est utilisé comme sacrifice dans les rituels, où le gardien des esprits). Ce sont des histoires et des scènes de mondes intérieurs, de rêves et de mondes spirituels que Nada utilise pour ajouter du sens et de la profondeur alors qu’il crée de nouveaux récits sur les mondes physique et spirituel.
Nada Tshibwabwa (*1990, Lubumbashi, R.D. Congo) est un artiste multidisciplinaire (performance, peinture, sculpture, musique), qui vit et travaille à Kinshasa (R.D. Congo). Sa pratique traite de la violence inhérente aux relations de pouvoir contemporaines, enchevêtrée avec sa propre biographie, et vise à créer des contre-récits.
Suite au décès prématuré de ses parents, Nada part très jeune à Kinshasa pour chercher des opportunités d’amplifier son talent musical sur la scène rap de la capitale. Il fonde le duo Sinda Nada en 2008 et fait partie de ce qui deviendra plus tard le collectif Timbela Batimbela Yo. En 2015, il collabore avec Lexxus Legal et participe au festival aiR D’iCi. Sa carrière musicale s’accompagne de plus en plus d’éléments visuels et sa pratique en tant qu’artiste autodidacte ne tarde pas à attirer l’attention, notamment lors du projet Faire-Part (2016). Après avoir travaillé avec le festival de performance KINACT-Rencontres Internationales des Artistes Performers (Kinshasa, 2016–), il est invité à devenir artiste en résidence à Ndaku Ya La Vie Est Belle (2018 – 2022). Développant sa pratique artistique depuis lors, Nada Tshibwabwa a également initié un large éventail de projets communautaires, transmettant ses connaissances aux jeunes générations. En 2020, il s’installe en partie à Sao, un village situé sur le Plateau Bateke, à l’extérieur de Kinshasa, où il crée un point de rencontre pour discuter de questions environnementales, pratiquer l’agriculture et plusieurs arts. En 2022, il fonde le Mwano Studio, un studio d’enregistrement et un espace d’échange maintenant localisé dans le quartier de Kinkole à Kinshasa.
Nada Tshibwabwa a participé à de nombreux festivals à Kinshasa. Il s’est également produit dans plusieurs centres culturels (Institut Français, Musée National de la R.D. Congo entre autres). Son travail a récemment fait partie d’expositions telles que: « Megalopolis: Voix de Kinshasa » au Musée GRASSI (2018–19, Leipzig), « The Long Term you Cannot Afford. On the Distribution of the Toxic » (2019, S A V V Y Contemporary, Berlin), « New Views on Same-Olds » (2020, Akademie der bildenden Künste, Vienne), « Fulu-Act : Du Mouvement, Naît Le Regard » (2021, BOZAR, Bruxelles), « Tango: Sur la (Dés-)Integration des Temps » (2021, Kinshasa), « Futura Tropica / Bangalore, Bogota, Kinshasa » (2021, EYEBEAM, New York), « Müll » (2022, Kunstverein Leipzig), « Kunst Im Untergrund » (2023, neue Gesellschaft für bildende Kunst, Berlin). En 2022 Nada Tshibwabwa a été résident au Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren (Belgique) ; une de ses œuvres fait maintenant partie de la collection permanente du dit musée. En 2024 Nada était résident TRAME à la Cité Internationale des Arts à Paris. En 2025 il est résident CoMuse au Humboldtforum Berlin.