Poésie érotique
Paulvi Ngimbi
Installation vidéo et audio, 19 minutes 47 secondes, Banderoles, Sculptures, Affiches
La pratique artistique de Paulvi Ngimbi examine l’intersection de l’art, de la religion et de la colonialité, en s’inspirant à la fois de l’histoire de l’art européen et des expressions spirituelles précoloniales pour remettre en question les définitions du sacré et du profane. S’inspirant de la spatialité croisée de la manière dont différents espaces se réapproprient les influences des uns et des autres, du sacré au profane, Poésie érotique étudie des thèmes qui sont au cœur des églises de réveil en démantelant leur lexique, leur communication et leur identité d’entreprise. Ces thèmes sont réappropriés et superposés avec une nouvelle signification à l’aide de l’intelligence artificielle, qui repousse simultanément les limites de l’œuvre et démêle ses couches de signification. Combinant des sculptures, des affiches fabriquées à partir d’IA inspirées d’affiches réelles, des œuvres vidéo et audio et des banderole, Poésie érotique crée un nouveau lexique qui invite le public à réfléchir plus profondément aux frontières entre le profane et le sacré et à la manière dont les deux espaces se réapproprient l’un l’autre.
Né en 1997, Paulvi Ngimbi vit et travaille à Kinshasa. Il est diplômé à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa en sculpture, où il est actuellement assistant chargé de cours. Artiste pluridisciplinaire, ses créations singulières prennent forme à travers une variété d’expressions : installations interactives, design d’espace numérique, art sonore, performances collectives, vidéo, photographie, scénographie. La particularité de son travail est la combinaison de ces différents médias dans des installations spatiales holistiques. Il développe la notion d’interactivité, selon laquelle l’oeuvre existe et évolue grâce aux relations corporelles et sociales des spectateurs, créant des hétérogénéités entre l’espace visuel et les espaces physiques. Les agencements conceptuels de sculptures, d’objets, de lumière et de son interrogent les espaces en tant qu’espaces de conception sociopolitique, questionnant le fait religieux à Kinshasa et cherchant à décrypter la manière dont l’expression religieuse se déploie dans la ville. Membre du laboratoire Kontempo depuis 2020, il a présenté ses installations dans l’espace numérique (2020), au Musée National de Kinshasa (2021) et à la Haus der Statistik Berlin (2022). Son travail a également été exposé à la Biennale Yango de Kinshasa (2022), au Collectif Sadi (2019), au Centre Mont des Arts de Kinshasa (2018), au Musée Royal de l’Afrique Centrale MRAC (2023), a la Base / Fondation Malraux Scène nationale Chambéry, France (2024), et à l’Espace Public de Bamako (Mali). En 2023, il a participé comme scénographe et directeur artistique sur la série de fiction Les âmes errantes de Kinshasa réalisée par Dieudo Hamadi.