Prière controversée
Prisca Tankwey
Performance, Installation vidéo, 7 minutes, 21 secondes, Texte, Mosaïque murale
Le travail de Prisca Tankwey explore de manière critique les aspects socioculturels tels que la religion, la spiritualité et l’identité culturelle à Kinshasa. Elle étudie les structures coloniales et néocoloniales ainsi que la violence épistémique et les hiérarchies qui en découlent. Prenant comme point de départ le format des prédication et des prières tels qu’ils sont pratiqués dans les églises de réveil, son travail analyse les situations de transformation spirituelle et les agendas souvent économiques qui se cachent derrière les sermons. Combinant plusieurs formats, de la performance à la vidéo d’animation, Prière controversée se compose d’extraits audio d’une prière à laquelle Prisca répond ; d’un texte en français et en lingala, qui représente la prière d’un Congolais d’une part, et d’autre part analyse le comportement sociétal à travers les prières, comme la manière dont les églises façonnent l’opinion publique ; d’une vidéo d’animation et d’une performance en arrière-plan d’une mosaïque murale colorée faite de plastique transparent de différentes couleurs assemblé avec de la colle chaude, qui déconstruit les fenêtres en mosaïque d’une église.
Prisca Tankwey est née en 1997 à Kinshasa. En 2019, elle obtient sa licence (Bac +5) en arts plastiques à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa. Elle y travaille actuellement en tant qu’assistante chargée des cours et cheffe de du département peinture. Dans son travail artistique, elle confronte de manière critique les aspects socioculturels tels que la religion, la spiritualité et l’identité culturelle que l’on retrouve actuellement à Kinshasa. Elle examine les structures coloniales et néocoloniales ainsi que la violence et les hiérarchies épistémiques qui en découlent. En tant qu’artiste multidisciplinaire, elle associe les médias de la peinture, de l’illustration, de la photographie, du design numérique, de l’installation et de la performance. L’association de ces médias donne naissance à des performances et des installations interactives qui interrogent de nouvelles formes expérimentales de collectivité en dehors des structures de pouvoir actuelles. Depuis 2019, elle est membre du Laboratoire Kontempo et a exposé dans ce cadre dans l’espace urbain de Kinshasa (2019), dans l’espace numérique (2020), au Musée National de la RDC (2021) et à la Haus der Statistik, Berlin (2022). Son travail a également été présenté au Musée Royal de l’Afrique centrale à Bruxelles (2023), au figuren.theater/festival Erlangen , Allemagne (2023), à la Biennale Yango de Kinshasa (2022), «Kinshasa (N)tóngá» au Kanal centre Pompidou, Bruxelles (2022) et «Retours à l’Afrique» à Bandjoun Station, Cameroun(2020). En 2019, elle a été invitée à enseigner à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde en Allemagne.